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Étude de la station Abbesses

Biographie d’objet
Les édicules et entrées de métro Guimard à Paris
Étude de la station Abbesses (ligne 14, Paris)

Mémoire présenté en 2104 par Émilie Dominey,
étudiante en première année à l’École du Louvre

 

L'édicule A à claire-voie remonté sur la place des Abbesses depuis 1974

L’édicule A à claire-voie remonté sur la place des Abbesses depuis 1974

 

L’une des caractéristiques de la biographie d’objet en anthropologie est la prise en compte de la variété des statuts, des valeurs, des fonctions… acquise par l’objet tout au long de son existence. Ce type d’étude apporte des connaissances sur la société et sur le rapport des individus avec leur environnement matériel. Retracer le parcours de l’édicule Guimard situé aujourd’hui place des Abbesses a permis d’étudier l’évolution de sa valeur au cours du temps, de l’époque de sa construction jusqu’à aujourd’hui.

L’édicule Abbesses est un édicule de type A à claire-voie. Il fut créé par l’architecte Hector Guimard en 1900 pour la station Hôtel de Ville, rue de Lobau. Cet édicule appartient à un grand ensemble de 166 entrées de métro créées de 1900 à 1922 (plus un édicule créé en 2000) dont 88 subsistent actuellement. Ces édicules ou simples entourages, de style Art Nouveau, ont été commandés par la Compagnie du chemin de fer Métropolitain de Paris à partir de 1900. C’est durant cette année qu’est construite la première ligne de métro à Paris dans le cadre de l’Exposition Universelle de 1900. Cette époque se caractérise alors par un élan de modernité qui touche aussi bien l’urbanisme et l’organisation de la ville que les arts et l’architecture à Paris.

L'édicule A à claire-voie à son emplacement originel à la station Hôtel de Ville, rue de Lobau

L’édicule A à claire-voie à son emplacement originel à la station Hôtel de Ville, rue de Lobau

L’édicule Abbesses, construit spécifiquement pour la station Hôtel de Ville, fut déplacé en 1974 sur la place des Abbesses, à Montmartre suite à la construction d’un parking souterrain rue de Lobau. Il a été peu modifié durant le XXe siècle et a survécu contrairement à d’autres entrées Guimard démontées. Lorsqu’on étudie la réception du travail de Guimard, on constate que les entrées de métro ont eu des admirateurs mais qu’elles furent par la suite critiquées par l’opinion publique et les conservateurs parisiens. D’abord considéré comme un objet fonctionnel et esthétique appartenant au mobilier urbain, l’édicule Abbesses tout comme le reste des entrées Guimard est devenu démodé. C’est dans les années 60 seulement que l’Art Nouveau et l’œuvre de Guimard ont connu un regain d’intérêt notamment à New-York. C’est pourquoi un certain nombre d’entrées Guimard furent inscrites à l’Inventaire supplémentaire des Monuments Historiques en 1965. Cette inscription au patrimoine a donné à l’édicule Abbesses un statut nouveau et lui a permis de ne pas être détruit en 1974.

Carte postale présentant l'état de l'édicule entre son installation en 1974 à la station Abbesses et sa restauration en 2001

Carte postale présentant l’état de l’édicule entre son installation en 1974 à la station Abbesses et sa restauration en 2001

Ces différentes étapes qui constituent la vie de l’édicule Abbesses ont permis de percevoir l’évolution de son statut, de sa fonction et de sa valeur tout au long du XXe siècle. Mais c’est surtout l’inscription au patrimoine de l’édicule qui eut un véritable impact sur le devenir de l’objet dans les années 1960. À partir de la fin du XXe siècle, le statut de cet objet a changé et l’entrée s’est vue investie d’une valeur hautement symbolique et patrimoniale. Cette démarche est caractéristique de l’intérêt nouveau porté aux objets du quotidien et aux arts mineurs par l’Inventaire supplémentaire durant les années 1970. Les entrées du métro Guimard appartiennent à ce que l’on nomme le « Nouveau Patrimoine ». Selon la sociologue Nathalie Heinich, « la valeur de témoignage sur la vie quotidienne traditionnelle, les transports, […] l’industrie » intéresse alors les chercheurs de l’Inventaire. A partir de là, l’édicule devient un objet d’art rare et unique, à conserver et à mettre en valeur car vestige d’une époque révolue grâce sa « valeur d’ancienneté », valeur rattachée à tout Monument Historique selon l’historien d’art Aloïs Riegl.

Vue du manège et de l'entrée de métro, place des Abbesses

Vue du manège et de l’entrée de métro, place des Abbesses

Fontaine Wallace, place des Abbesses

Fontaine Wallace, place des Abbesses

L’édicule Abbesses est aujourd’hui conservé comme symbole. Il est à la fois symbole d’une époque, d’un passé et symbole de la ville de Paris. En effet, on le voit souvent utilisé comme effigie de la capitale par certaines entreprises. Il est aussi représenté sur certains guides touristiques ou sur des cartes postales comme symbole de la capitale. Mais il symbolise avant tout le Vieux Paris authentique et idéalisé ainsi qu’un Montmartre mythique. Le manège, la fontaine Wallace et la place des Abbesses qui l’entourent créent un décor qui mettent en avant l’entrée de métro tout comme celle-ci valorise l’endroit. L’édicule Guimard est comme mis en scène dans un cadre pittoresque.

Tasse vendue dans une boutique pour touristes

Tasse vendue dans une boutique pour touristes

Affiche publicitaire pour le Salon international de l’Agriculture de 2014

Affiche publicitaire pour le Salon international de l’Agriculture de 2014

Pancarte d’accueil à l'aéroport de Roissy (Paris)

Pancarte d’accueil à l’aéroport de Roissy (Paris)

Pochette de CD « Elle Son Paris », chansons sur Paris

Pochette de CD « Elle Son Paris », chansons sur Paris

L’édicule de la station Abbesses est aujourd’hui placé comme sur un piédestal sur la butte Montmartre et au cœur du quartier Lepic-Abbesses et il attire de nombreux touristes et amateurs d’art. Son entrée au patrimoine a fait de cet édicule un objet phare de Paris. Bien qu’investi de nouvelles valeurs, il conserve toujours son statut d’objet du quotidien, passant ainsi inaperçu pour certains.

Émilie Dominey

 

Remerciements

Je tiens à remercier tout particulièrement Frédéric Descouturelle et Jean-Pierre Lyonnet du Cercle Guimard pour l’aide qu’ils m’ont apportée tout au long de mes recherches. Je remercie également le personnel de la médiathèque de la RATP et celui des archives photographiques de la RATP, ainsi que l’ensemble des personnes interrogées dans le quartier Lepic-Abbesses d’avoir pris le temps de répondre à mes questions et de m’avoir permis d’avancer dans mon travail.

 

Bibliographie

Frédéric Descouturelle, André Mignard et Michel Rodriguez, Guimard, l’Art Nouveau du métro (2012). Ed. Vie du Rail
Jean-Pierre Lyonnet, Guimard perdu : histoire d’une méprise (2003). Ed. Alternatives
Philippe Thiébault, Guimard, l’Art Nouveau (1992). Ed. Gallimard, Découvertes
Georges Vigne et Felipe Ferré, Hector Guimard (2003). Ed. Charles Moreau, Eds D’art
Catalogue de l’exposition « Guimard » au Musée d’Orsay (1992)
Nathalie Heinich, La fabrique du patrimoine (2009). Ed. de la Maison des Sciences de l’Homme, Coll. Ethnologie de la France
Aloïs Riegl, Le culte moderne des monuments (2003). Ed. L’Harmattan
Henri Lefebvre, Le Droit à la ville (1968). Ed. Anthropos
Ulf Hannerz, Explorer la ville (1983). Ed. Les éditions de Minuit
www.lecercleguimard.fr
www.ratp.fr
www.lartnouveau.com

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