Titulaire d’un Master II en Histoire et Critique des Arts, de l’Université Rennes II, Agathe Bigand-Marion a consacré ses deux années de recherches (2012-2013) à la réalisation d’un mémoire intitulé Étude de la réception d’Hector Guimard dans les critiques de l’époque – 1885 à 1945.
Vous retrouverez la présentation de ce travail dans notre rubrique « Le Cercle Guimard aide les étudiants » : La-
Colloque International La Fonte d’art française en France et dans le monde, les chemins de la diffusion
Saint-Dizier, les 25 et 26 septembre 2104.
Un très beau colloque, organisé par l’ASPM*, la ville de Saint-Dizier et le Conseil général de la Haute-Marne s’est tenu en septembre 2014. Dix-huit orateurs et oratrices se sont succédés, présentés par François Chaslin dont on connaît l’intérêt qu’il porte au matériau fonte. Une bonne part des communications étaient dues à des chercheurs étrangers, principalement venus d’Amérique du Sud où s’est faite une forte diffusion de la fonte d’art française au XIXe et au XXe siècle. Depuis qu’elle existe, l’ASPM a considérablement contribué à faire redécouvrir l’importance du patrimoine artistique et industriel engendré par l’industrie de la fonte dans les régions Champagne-Ardenne et Lorraine, mais aussi dans le reste de la France.
Placé sous la présidence de Denis Woronoff, le colloque avait pour objectif de mieux cerner les circuits commerciaux et relationnels impliqués par la diffusion des produits des fonderies. Le déroulement de ces deux journées, organisées de main de maître par Elisabeth Robert-Dehault et Dominique Perchet, était entrecoupé par la visite de l’exposition « 1814-2014, généalogie d’un territoire métallurgique », la visite du musée de Saint-Dizier qui vient de rouvrir et qui comporte une salle dédiée aux fontes de Guimard ; ainsi qu’une excursion à Sommevoire où se trouve la fonderie GHM qui continue de produire à la demande les pièces de fonte nécessaires aux restaurations des entrées du métro de Paris de Guimard et à Dommartin-le-Franc pour la visite de Métallurgic Park (centre d’interprétation de la métallurgie ancienne et contemporaine autour du haut-fourneau de 1834) qui expose aussi quelques pièces de Guimard.
Notre association Le Cercle Guimard était représentée par une communication de Frédéric Descouturelle sur la diffusion des fontes de Guimard produites à Saint-Dizier, s’attachant à montrer l’évolution des catalogues et ce que l’on pouvait connaître de la diffusion réelle de ces fontes d’ornement en dehors des propres œuvres de Guimard. Des contacts ont été noués sur place et déboucheront sans doute sur des collaborations fructueuses.
* Association pour la Sauvegarde et la Promotion du Patrimoine Métallurgique Haut-Marnais. L’association édite la revue Fontes (94 numéros parus) ; site : http://www.fontesdart.org
Quelques fontes Guimard (dont un écusson du métro présenté à l’envers) à Métallurgic Park à Dommartin-le Franc.
Contre-modèle d’un arceau cintré des balustrades des entourages du métro. Réserves de la fonderie GHM.
Fèvres magazine est une belle revue destinée aux professionnels et publiée par l’IFRAM (l’Institut de Recherche et de Formation pour les Artisanats des Métaux, labellisé Pôle National d’Innovation pour l’Artisanat des Métaux depuis 2003). Son rédacteur en chef nous a contacté il y a quelques mois pour nous demander de rédiger un article sur Guimard et le fer, ce que nous avons accepté d’emblée.
L’article s’insère dans un dossier spécial L’Art nouveau et la ferronnerie qui fait la couverture du numéro 50. Il est en l’excellente compagnie d’autres articles de Patrick Centenero, ferronnier d’art français, du catalan Luis Gueilburt (La part du fer dans l’œuvre d’Antoni Gaudí), de notre amie Françoise Aubry, conservatrice du musée Horta (Victor Horta « Ne prendre pour guide que la raison »), de Jacques G. Peiffer, bien connu pour ses travaux sur la céramique (Le fer au cœur de l’École de Nancy), du ferronnier bruxellois Steve Sergysels (Art nouveau : la ligne belge) et du ferronnier et rampiste français Stephan Poirier.
Notre propre article (Hector Guimard et le fer : inventivité et économie) est illustré de belles photos provenant de notre groupe. Nous avons décidé de nous passer des adjectifs superlatifs que l’on emploie parfois sans mesure pour tenter de cerner au plus près la pratique de Guimard vis-à-vis de la ferronnerie. On discerne déjà sur l’Hôtel Louis Jassedé les prémices d’une utilisation très particulière des fers industriels qui éclot au Castel Béranger pour atteindre peu après une maturité qui fait de la ferronnerie de Guimard une exception, voire une incongruité dans la pratique des architectes français.
Grâce à l’amabilité de Fèvres, le pdf de notre article est à la disposition de nos visiteurs. Cependant, l’achat de la revue papier dans son entier devrait encore leur réserver de belles surprises…
Hector Guimard et le fer : inventivité et économie
Frédéric Descouturelle
De temps à autre, Le Cercle Guimard apporte son aide et ses conseils aux lycéens et étudiants qui le sollicitent. Une nouvelle rubrique vous propose de courts résumés de travaux réalisés avec notre concours.
En apportant un éclairage neuf, un angle souvent très spécialisé, une méthodologie qui n’est pas la nôtre et de nouvelles informations, ces textes contribuent à améliorer encore la connaissance et la compréhension de l’œuvre de Guimard. Aussi nous remercions vivement ces étudiants qui ont consacré un peu de leur temps à partager avec nous leur travail.
Deux travaux sont d’ores et déjà en ligne :
Exposition du 2 avril au 17 août 2014
Sous-titrée La Ville spectacle, l’exposition du Petit Palais tente — et réussit — de donner une vision complète des images fixes et mouvantes que renvoie la capitale parisienne au monde entier, au moment de l’Exposition Universelle de 1900 et pendant les quelques années qui la suivent. Comme il s’agit d’une vision globale de Paris, les œuvres présentées ne sont pas (ou peu) hiérarchisées mais présentées dans des sections à thèmes, repris en chapitres dans le catalogue : Paris, vitrine du monde (l’Exposition Universelle), Paris Art nouveau, Paris capitale des arts, Le mythe de la Parisienne, Paris la nuit, Paris en scène. La mise en scène de l’exposition est réussie, fluide, bien éclairée et propose de nombreux cartels explicatifs.
La salle à manger de l’Hôtel Guimard qu’expose par ailleurs le Petit Palais dans ses collections permanentes n’a pas été intégrée à l’exposition. C’est fort dommage car cela aurait pu être l’occasion de lui redonner une disposition plus conforme au plan ovalaire originel. Sans doute y a-t-il un réel problème de fragilité de ses éléments qui empêche son déplacement. C’est en tout cas la raison qui avait été invoquée en 1992 pour motiver le refus de son prêt à l’exposition Guimard du Musée d’Orsay.
Hector Guimard est tout de même présent dans les deux premières sections de l’exposition avec quelques objets qui donnent un bon aperçu de la diversité de ses talents. Nous profitons de ce compte-rendu pour donner quelques informations ou hypothèses supplémentaires et corriger quelques erreurs les concernant.
Portique d’entourage à écusson du métro de Paris. Pièces en fonte, verrines en matériau de synthèse et enseigne en tôle émaillée. Prêt par la RATP. Photo coll. part.
Le portique d’un entourage découvert à écussons du métro a été prêté par la RATP. Cette dernière a malheureusement négligé de prêter aussi une enseigne en lave émaillée du modèle correct pour ce type de portique (correspondant à une trémie de largeur standard de trois mètres). Il faut se contenter d’une plaque de tôle émaillée au seul recto avec un lettrage « METROPOLITAIN » qui était en fait destiné aux édicules B ou aux stations Tuileries et Concorde.
Enseigne d’un accès de métro équipé d’un entourage à écusson avec trémie d’une largeur de 3 m. Lave émaillée avec lettrage « METROPLITAIN » et signature de Guimard. Photo coll. part.
Le site de la RATP, qui rend compte de l’exposition Paris 1900, s’avance par ailleurs à écrire que le nombre d’accès Guimard construits était de 141. Depuis 2003, date de publication du premier des deux ouvrages consacrés à Guimard et au métro (d’ailleurs soutenus par la RATP), on sait que ce chiffre est de 167. Il serait souhaitable que le service de communication de la RATP actualise un jour ses sources.
Le tirage d’un cliché ancien de la station de métro Palais Royal par Etienne et Louis-Antonin Neurdein (collection Roger-Viollet) est daté 1900. Si cette station ouvre effectivement en juillet 1900 pour l’inauguration du métro pendant l’Exposition Universelle, seule la balustrade en fonte est alors en place. Son portique provisoire en bois ne sera remplacé par le portique Guimard qu’au cours de l’été 1901. De plus, les enseignes « METROPOLITAIN » en lave émaillée ne seront posées que pendant le second semestre de 1901. La photo exposée qui semble avoir été prise en été, ne saurait donc être antérieure à cette date.
Cette première vue est complétée dans le catalogue par un tirage photographique de l’entourage à écussons de la station Anvers, d’Albert Harlingue. Son cliché, daté 1909 dans la collection Roger-Viollet, montre le fond arrondi de l’entourage, pourvu de son porte-plan et de sa lanterne. Or ce modèle de porte-plan n’ayant été approuvé par le conseil municipal que le 31 décembre 1912 n’a été déployé qu’après cette date sur tous les entourages Guimard. Il est donc vraisemblable que cette photographie soit au plus tôt de 1913. Elle montre également des détails qui nous avaient échappés jusqu’ici, notamment la forme et la couleur des premières plaques en tôle émaillée portant le nom des stations (cf. l’actualisation de l’article sur les “cornichons” dans la rubrique Ceci n’est pas un Guimard).
Le commentaire du catalogue à propos du métro de Guimard est un progrès partiel par rapport à ce que l’on peut habituellement trouver à ce sujet. Si l’on échappe à l’habituelle fable du choix de Guimard par le banquier Adrien Bénard (Président de la CMP pour lequel Alexandre Charpentier conçoit une salle à manger Art nouveau vers 1900), on apprend avec surprise que Guimard a été primé en 1900 pour le Castel Béranger (en réalité en 1899) ; que les entrées sont « agrémentées de réverbères » (en réalité de candélabres) ; que les accès Guimard sont controversés dès l’origine (ils sont en fait bien accueillis au début) et que « la Compagnie du chemin de fer métropolitain de Paris, qui ne voulait pas déplaire aux Parisiens met fin dès 1904 à sa collaboration avec Guimard ». Comme on le sait depuis fort longtemps, l’arrêt de cette collaboration a eu lieu en 1903 et essentiellement à la suite d’un conflit financier. Enfin, la protection définitive des « rares entrées construites Guimard qui ont échappé à la destruction » (il en reste en fait alors encore près d’une centaine) ne se fait pas en 1965 (date à laquelle un arrêté n’en inscrit que sept à l’Inventaire Supplémentaires de Monuments Historiques) mais bien plus tard, en 1978.
Un album Le Castel Béranger et sa planche de titre dédicacée : « À monsieur Paul Signac / hommage sympathique de l’auteur / Hector Guimard ».
Album du Castel Béranger et planche de titre dédicacée à Paul Signac. Coll. Musée d’Orsay. Photo coll. part.
Cet exemplaire, présenté en 1992 à l’exposition Guimard du musée d’Orsay, appartient aux collections de ce musée grâce à un don de Mme Françoise Cachin — qui en fut directrice de 1986 à 1994 —, petite fille de Paul Signac. Le peintre pointilliste a en effet habité le Castel Béranger très tôt, probablement vers la fin de 1897, occupant un appartement et un des ateliers d’artiste situés au dernier niveau, voisin de l’atelier de l’architecte et décorateur Pierre Selmersheim (1869-1941).
Hector Guimard exploita publicitairement le succès de cet ensemble immobilier (14 rue La Fontaine, Paris XVIe) qui fut l’un des six ouvrages primés le 28 mars 1899 au premier concours de façades de la ville de Paris.
Dès le 4 avril 1899, dans les salons du journal Le Figaro, Guimard organise une exposition d’objets et de documents (dont ce fameux album) consacrée presque exclusivement au Castel Béranger sous-titrée : « Compositions dans un style nouveau – architecture, sculpture, décoration, ameublement et objets d’Art » et accompagnée de conférences de l’architecte.
Guimard songea à la publication de cet album bien avant l’achèvement des bâtiments et se réserva sa promotion et l’exclusivité de la diffusion des photographies. Il réussit même à convaincre la Ville de Paris d’acquérir huit exemplaires de l’album pour certaines bibliothèques et écoles municipales.
Un autre exemplaire prestigieux de l’album est conservé au musée Horta de Bruxelles et dédicacé par Hector Guimard : « À l’éminent Maître et ami / Victor Horta, hommage affectueux de son admirateur / Hector Guimard ».
Le Cercle Guimard procède actuellement à une étude approfondie de cet album du Castel Béranger qui recèle beaucoup plus de mystères qu’il ne semble au premier abord. Notre site Internet vous informera du résultat de cette étude.
Un vase des Binelles édité à Sèvres est prêté par la Cité de la céramique de Sèvres-Limoges. Comme chacun de ces deux musées qui ont fusionné en 2010 possède un exemplaire du vase des Binelles, il convient de se pencher sur les détails des cristallisations pour reconnaître qu’il s’agit de l’exemplaire de Sèvres, daté 1903, alors que l’exemplaire du musée Adrien Dubouché de Limoges a été livré en 1905.
Vase des Binelles. Grès émaillé avec cristallisations. Coll. Cité de la céramique – Sèvres. Photo coll. part.
Vase des Binelles, détail. Grès émaillé avec cristallisations. Coll. Cité de la céramique – Sèvres. Photo coll. part.
Comme l’établit Georges Vigne, on est presque certain que Guimard présente un exemplaire du vase des Binelles à l’Exposition Universelle de 1900, classe 66, sur un stand intitulé « salle de billard (Frag.) ». La photographie qui en est connue est centrée sur un modèle de cheminée (celui de l’agence Guimard ou de la salle à manger du Castel Henriette) en fonte bronzée. On peut voir, sur le coté gauche de cette photo dont nous reproduisons un détail, le vase des Binelles ou plutôt un modèle très proche de celui qui sera édité à Sèvres. Les quelques différences visibles sont entourées en rouge.
Ce modèle présenté en 1900 serait donc antérieur d’au moins trois ans à la commande passée par Sèvres à Guimard le 26 décembre 1902 et pour laquelle il sera payé 1200 F-or. Georges Vigne signale qu’outre les deux tirages conservés aux musées de Sèvres et de Limoges, trois autres tirages sortiront des ateliers de la manufacture de Sèvres (un en 1907 et deux en 1911). Il faut sans doute y ajouter les deux exemplaires de la collection Manoukian, datés 1903 (vendus en 1993 pour 350 000 et 380 000 F). Ces derniers n’ont pas toujours appartenu à ce grand collectionneur puisqu’ils proviennent sans doute de la succession organisée dans les années 50 et 60 suite au décès de deux célèbres pionniers du cinématographe français…
Ces deux exemplaires sont aujourd’hui visibles dans des collections publiques mais il faudra se rendre aux Etats-Unis pour les admirer. L’un se trouve au musée des Beaux-Arts de Cleveland depuis une vingtaine d’années tandis que l’autre est entré récemment dans les collections du Metropolitan Museum de New-York.
Logiquement, on a toujours pensé que la dénomination du vase faisait référence au Castel Henriette, construit par Guimard de 1899 à 1903 à Sèvres, rue des Binelles. Cependant, une hypothèse complémentaire est envisageable. En effet, autour de 1900, il existe un petit atelier de céramique rue des Binelles, tenu par Amalric Walter qui, quelques années plus tard, sera engagé par Daum à Nancy pour développer la technique de la pâte de verre (d’après François Le Tacon et Jean Hurstel, Amalric Walter, maître de la pâte de verre, éditions Serpenoise, 2013).
Un exemplaire du papier peint édité par Le Mardelé provient des collections de la bibliothèque Forney. Il est daté « vers 1900 » bien qu’il s’agisse d’un modèle créé pour le Castel Béranger (avant 1898). Il ne subsiste plus aujourd’hui aucun pan de papier peint original au sein de ses appartements. Seuls la bibliothèque Forney et le musée Cooper-Hewit de New-York possèdent encore des fragments de lés anciens de papiers peints de Guimard dont certains modèles ont pu être utilisés au Castel Béranger. À chaque type de pièces présentes dans chacun des appartements (antichambre, chambre, salle à manger et salon) Guimard attribue un motif de papier. Celui qui est exposé au Petit Palais est dévolu aux chambres.
Mais s’agit-il réellement du modèle posé au Castel Béranger ? La seule source d’information que nous ayons des couleurs des revêtements effectivement posés est celle de l’album du Castel Béranger (1898). Mais ses planches ne sont pas des traductions de la réalité puisqu’il s’agit d’impression par héliogravure de photographies aquarellées dont la sélection des couleurs dépendait donc de l’imprimeur et de Guimard. On sait qu’en de multiples occasions, ce dernier ne s’est pas privé d’apporter aux planches de cet album des modifications et des améliorations de la réalité. Les planches 41 et 42 qui reproduisent ce papier peint destiné aux chambres montrent deux jeux de couleurs, différentes de celles du morceau de lé de la bibliothèque Forney.
Mais dans les deux cas le petit motif circulaire — qui sert de logo à notre association — est bleu alors qu’il apparaît rouge pastel sur le papier peint de la bibliothèque Forney. On se trouve confronté à des constatations similaires pour les autres modèles de papiers peints destinés aux différentes pièces des appartements. Nous développerons plus complètement ce sujet dans l’étude qui sera consacrée à l’album du Castel Béranger.
Esquisse pour la couverture de la Revue d’Art. 1899. Encre sur papier. Coll. Musée d’Orsay. Photo coll. part.
Cette étude pour la couverture de la Revue d’Art n’est pas la version définitive retenue pour illustrer ce nouvel hebdomadaire artistique regroupant la Revue des Beaux-Arts, le Moniteur des Arts et la Revue Populaire des Beaux-Arts. Pas moins de neuf dessins relatifs à ce projet figurent dans le fonds Guimard à Orsay. Ils témoignent des hésitations de l’architecte dans la recherche d’un motif particulièrement abstrait et tourmenté qui rappelle les choix décoratifs adoptés par Guimard à la fin du XIXe siècle. Cette impression est renforcée par les annotations manuscrites figurant en bas à gauche de l’œuvre « C’est un ornement nouveau mais je veux (vais ?) être plus dans le sentiment »…
La version choisie pour l’exposition réalisée à l’encre de chine est assez proche du dessin définitif rehaussé à l’aquarelle, lui-même quasi identique à la couverture de la Revue d’Art. Notons simplement que l’éditeur ne retiendra pas les couleurs proposées par Guimard et préfèrera s’en tenir à une version monochrome peut-être plus économique mais laissant une impression d’inachevé.
Cette publication hebdomadaire paraissant le samedi connaît une carrière éphémère puisque seuls onze numéros sont édités à partir du 4 novembre 1899. Le premier propose notamment un très bel article sur les meubles modernes signé par Frantz Jourdain et agrémenté de photos inédites dans lequel le travail de Guimard occupe une place centrale. À partir du n° 8, c’est un dessin peu inspiré de Robert Kastor que l’on retrouve en couverture. Ce changement ne lui portera pas chance puisque la Revue d’Art cessera sa publication avec le n° 11 du 13 janvier 1900.
Balcon de croisée GA en fonte, maître modèle. Fonderies de Saint-Dizier, avant 1909. Coll. Musée d’Orsay. Photo coll. part.
Le modèle original du balcon de croisée GA prêté par le Musée d’Orsay est devenu un « motif de grand balcon » que l’auteur de la notice croit être « le modèle original d’un balcon qui a été réalisé pour l’Hôtel Mezzara, 60 rue La Fontaine ». Les modèles de fontes d’ornement de Guimard n’était pourtant pas destinées à un bâtiment précis mais mis à la disposition des architectes et des entrepreneurs par l’intermédiaire d’un catalogue édité à partir de 1909 (et non 1907) par la fonderie de Saint-Dizier. Le balcon de croisée GA n’a d’ailleurs jamais été utilisé par Guimard et nous pensions même qu’aucun architecte ne s’en était servi avant qu’il ne soit identifié sur plusieurs maisons d’une même rue à Enghien et que l’un d’entre nous ne retrouve un immeuble à Vincennes (d’architecte inconnu et non daté) qui en est entièrement équipé.
Quant à l’Hôtel Mezzara (1910-1911), c’est un grand balcon GA droit qu’il reçoit au balcon du premier étage de la façade sur rue.
Grand Balcon GA avec retours de grands balcons 3 et 4 cintrés. Hôtel Mezzara, 1910-1911, 60 rue La Fontaine, Paris XVIe. Photo coll. part.
Nous recommandons fortement de visiter cette très belle exposition, qui propose une quantité extraordinaire d’images et d’objets dont certains sont rarement vus. Mais ce n’est pas là qu’il faudra chercher à s’informer sur l’Art nouveau ni sur Guimard car, au vu des notices, une petite mise à niveau des connaissances ne serait pas inutile.
Frédéric Descouturelle, Olivier Pons et Dominique Magdelaine
Le Cooper-Hewitt Museum de New York, bien connu des admirateurs de Guimard pour avoir bénéficié après la guerre des dons généreux d’Adeline Oppenheim-Guimard en objets d’arts et documents ayant appartenu à son mari et à elle-même, est actuellement fermé pour travaux. Mais le musée semble donner le change par une accessibilité toujours plus importante de ses collections, progressivement mises en ligne, dont son « fonds Guimard » bénéficie notamment.
Depuis plusieurs mois déjà on pouvait y voir des objets provenant de l’hôtel Guimard — dont le fameux cadre en bronze doré enfermant la photo d’Hector — mais aussi des plans relatifs à ses constructions érigées après 1900 et surtout un bel ensemble de photos et de dessins concernant les recherches que Guimard effectue vers 1920 dans le domaine de la préfabrication.
Or récemment des membres du Cercle y ont trouvé de nouveaux documents inattendus : des portraits de Guimard âgé, un portrait de sa marraine Mme Grivellé daté de 1915 et une photo en pied qui pourrait bien être celle d’Adeline, sans parler d’un bel échantillonnage de ses propres esquisses, représentant des gens nommés ou non…
Adeline Oppenheim-Guimard, Portrait de madame Grivellé, 1915. Graphite, crayon sur papier cartonné. Haut. 47 cm, larg. 35 cm. Signé AOGuimard. Cooper-Hewitt Museum. Don de madame Guimard. Inv. 18411119.
Portrait de femme en pied, s.d. Photographie. Haut. 20,6 cm, larg. 13,2 cm. Cooper-Hewitt Museum. Don de madame Guimard. Inv. 18411111.
Jusqu’ici — et mis à part la photo de son service militaire où il apparaît imberbe et seulement pourvu de moustaches — on ne connaissait Guimard essentiellement que sous un seul aspect, celui qu’il adopte durant la période relative à l’éclosion et à la maturation de l’Art nouveau : barbe courte mais entière, et surtout foisonnante chevelure d’artiste.
Portrait d’Hector Guimard. Photographie. Haut. 18 cm, larg. 12,2 cm. Cooper-Hewitt Museum. Don de madame Guimard. Inv. 18410789.
Il est donc étonnant de le voir dégarni sur deux dessins d’Adeline, respectivement des environs de 1938 et des environs de 1940, où il n’a jamais autant ressemblé aux derniers portraits que l’on connaît de Viollet-le-Duc…
Adeline Oppenheim-Guimard, Portrait d’Hector Guimard, daté 1938. Photographie de peinture. Haut. 47 cm, larg. 35 cm. Signé AOGuimard. Cooper-Hewitt Museum. Don de madame Guimard. Inv. 18441089.
Adeline Oppenheim-Guimard, Portrait d’Hector Guimard, 1940. Craie sur papier gris. Haut. 28,6 cm, larg. 19,7 cm. Signé AOGuimard. Cooper-Hewitt Museum. Don de madame Guimard. Inv. 18431991.
Un autre portrait donné par Adeline Oppenheim-Guimard au Cooper-Hewitt Museum est celui de son père Edouard Louis Oppenheim, malheureusement mal identifié par le musée qui a cru y voir celui d’Hector Guimard.
Portrait d’Edouard Louis Oppenheim, s.d. Photographie. Haut. 17,6 cm, larg. 12 cm. Cooper-Hewitt Museum. Don de madame Guimard. Inv. 18411097.
Pour s’en concaincre, on le comparera à cette autre photographie connue d’Edouard L. Oppenheim.
Edouard Louis Oppenheim (1841-1911)
Le montant annuel de l’adhésion au Cercle Guimard est de :
– 20 euros pour les membres adhérents.
– 100 euros pour les membres bienfaiteurs.
Télécharger le bulletin d’adhésion 2014 (pdf)
Le paiement s’effectue par chèque à l’ordre de : Le Cercle Guimard
Adhésion à adresser au trésorier :
Frédéric Descouturelle
19 rue de la Révolution
93100 Montreuil.
Un reçu de cotisation sera envoyé pour chaque adhésion.
Chers adhérent(e)s et chers amateurs d’Hector Guimard,
Depuis trois ans, le Cercle Guimard a continué son activité grâce à son site Internet que vous avez été nombreux à consulter et à apprécier. Ce site s’est étoffé au fil du temps et nous a permis de rester en contact avec nos adhérents et de lier connaissance avec de nouvelles personnes. Il est temps pour nous de nous rassembler pour redonner au Cercle Guimard un fonctionnement associatif plus habituel, de reprendre contact avec vous tous pour partager nos dernières découvertes et nos projets.
C’est pourquoi nous vous invitons à venir nombreux à notre Assemblée Générale le samedi 18 janvier 2014 à la mairie du XVIe arrondissement de 10 heures à midi.
Ordre du jour :
– Rapport moral et rapport financier.
– Élection du Conseil d’administration.
– Bilan des activités du Cercle depuis la dernière AG.
– Reprise de la conférence donnée au colloque international d’Art nouveau de Barcelone en juin 2103 sur la composition et l’utilisation « astucieuses » des fontes Guimard.
– Étude historique de la villa La Sapinière.
– Présentation de la maquette de l’hôtel Mezzara construite pour l’exposition Les altres Pedreres (« Les autres Pedreras, Architecture et design au début du vingtième siècle ») à Barcelone en 2012-2013.
– État des recherches et des découvertes concernant Guimard.
– Projet d’application pour smartphones et tablettes numériques : géolocalisation des œuvres architecturales de Guimard avec historique et commentaires.
– Présentation d’un travail universitaire sur la bibliographie ancienne de Guimard.
– Projet d’édition d’un album présentant le bilan des 10 ans du Cercle Guimard en souscription.
– Présentation et explication de la rubrique de notre site Internet : « Ceci n’est pas un Guimard »
– Étude de rééditions d’objets Guimard, notamment de quincaillerie.
Cette réunion sera aussi l’occasion de prendre connaissance des démarches personnelles de chacun d’entre vous, avec la possibilité de les intégrer à notre activité. Nous vous espérons nombreux et enthousiastes pour conforter le but de notre association : mieux comprendre et faire aimer l’œuvre d’Hector Guimard.
Le conseil d’administration du Cercle Guimard :
. Jean-Pierre Lyonnet, président
. Nicolas Horiot, vice-président
. Dominique Magdelaine, secrétaire
. Frédéric Descouturelle, trésorier
. Bruno Dupont
. Arnaud Rodriguez, webmestre
. Olivier Pons
Vous pouvez recevoir les objets par colis ou vous déplacer au domicile de Frédéric Descouturelle, secrétaire de l'association.
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Prix du transport en sus.
Actuellement, seul le règlement par chèque est possible. Les chèques seront à libeller au nom de : « Le Cercle Guimard ».
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Se déplacer au domicile de notre trésorier, à Montreuil (métro Robespierre).
Vous pouvez prendre rendez-vous par courriel pour venir un vendredi après-midi ou un samedi matin. Dans ce cas, le règlement en espèces est possible.
Vous pouvez réaliser un règlement unique comprenant l’achat et la cotisation.