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Month: septembre 2017

La Casa Vicens de Gaudì à Barcelone

8 septembre 2017

Prise de contact du Cercle Guimard avec l’équipe du projet de restauration et du projet muséal

Tous les amateurs du mouvement moderniste catalan connaissent la Casa Vicens à Barcelone (carrer de les Carolines), première œuvre significative de l’architecte Antonì Gaudì. Elle a été construite de 1883 à 1885 pour Manuel Vicens Montaner, un agent de bourse — et non un industriel en céramique comme on le pensait auparavant —, qui désirait disposer d’une petite maison d’été avec un jardin. Édifiée dans le village de Gràcia, sur les hauteurs de Barcelone, elle a depuis été rattrapée par l’urbanisation rapide de l’agglomération.

 

 

Vues anciennes de l’état d’origine de la maison. La rue se trouve à droite des images. © Arxiu Fotogràfic Centre Excursionista de Catalunya.

 

L’étroitesse de la rue ne permet que difficilement d’apprécier l’architecture de la maison, mais sa singularité est immédiatement perçue grâce à la vive coloration des briques et à l’emploi de carrelages muraux contrastant avec la pierre ocre en opus incertum. Pour cette première œuvre réalisée en solo, Gaudì a adopté le style néo-mudéjar (néo-mauresque) sans s’y enfermer de façon historicisante, mais au contraire en s’en servant pour développer de nombreuses idées nouvelles. En plus de la maison, on lui doit la construction dans le jardin d’une grande arche dont les réservoirs alimentent une chute d’eau en rideau. La présence sur place d’un palmier va lui inspirer le motif de grille en fonte qui orne le portail.

 

Grille de clôture de la Casa Vicens, coté extérieur. Motifs de palmier en fonte sur armature métallique. État avant les restaurations. © Casavicens.org.

Grille de clôture de la Casa Vicens, coté extérieur. Motifs de palmier en fonte sur armature métallique. État avant les restaurations. © Casavicens.org.

 

Une partie de la grille de clôture de la Casa Vicens, coté intérieur, déplacée au Park Güell. Coll. part.

Une partie de la grille de clôture de la Casa Vicens, coté intérieur, déplacée au Park Güell. Coll. part.

 

Utilisés à l’extérieur et à l’intérieur, les carreaux de céramique murale sont décorés d’un motif d’œillet, et sont régulièrement tournés d’un quart de tour.

 

Terrasse de la Casa Vicens. Carreaux en céramique en damier et au motif d’œillet, après restauration. Coll. part.

Terrasse de la Casa Vicens. Carreaux en céramique en damier et au motif d’œillet, après restauration. Coll. part.

À l’intérieur, une profusion de motifs de végétaux et d’oiseaux ornent l’étage noble et les chambres du premier étage. Si, près de dix ans avant l’invention « officielle » de l’Art nouveau à Bruxelles, il n’y a pas encore de fusion entre structure et décor, plusieurs composantes de ce style, naturalisme, orientalisme et extrême-orientalisme sont déjà présentes.

 

Une chambre du premier étage. Décor du plafond en céramique. Décor de la frise en sgraffite au motif de fougères et de roseaux, partie inférieure des murs en stuc, sol en mosaïque et granito. État avant les restaurations. © Casavicens.org.

Une chambre du premier étage. Décor du plafond en papier mâché. Décor de la frise en sgraffite au motif de fougères et de roseaux, partie inférieure des murs en stuc, sol en mosaïque et granito. État avant les restaurations. © Casavicens.org.

Les références religieuses très nombreuses dans l’œuvre ultérieure de Gaudì ne s’affichent pas d’emblée sur la Casa Vicens mais peut-être de façon plus discrète par le motif de la passiflore qui orne l’une des chambres ou la coquille Saint-Jacques au plafond de la salle à manger  de l’étage noble.

 

La salle à manger à l’étage noble. Au plafond, coquilles Saint-Jacques et rameaux d’olivier. État avant les restaurations. © Casavicens.org.

La salle à manger à l’étage noble. Au plafond, coquilles Saint-Jacques et rameaux d’olivier. État avant les restaurations. © Casavicens.org.

 

Rameaux d’olivier en céramique entre les solives du plafond de la salle à manger. État après les restaurations. Coll. part.

Rameaux d’olivier en papier mâché entre les solives du plafond de la salle à manger. État après les restaurations. Coll. part.

Manuel Vicens, sur lequel peu de renseignements sont encore disponibles, ne conserve la maison que jusqu’en 1899. Son nouveau propriétaire, Antoni Jover Puig, sollicite Gaudì pour agrandir la maison en 1925. Mais, absorbé par le chantier de la Sagrada Familia auquel il dévouera la dernière partie de sa vie, Gaudì décline cette demande. C’est son ami l’architecte Joan Baptista Serra de Martínez qui se chargera des travaux en doublant la maison sur sa façade droite et en lui conservant ainsi une réelle unité stylistique.

 

Vue de la Casa Vicens depuis la rue. La partie gauche est celle construite par Gaudì en 1883-1885. La partie droite est l’extension réalisée par Serra de Martinez en 1925. État avant les restaurations. © Casavicens.org.

Perdant son statut de résidence mono familiale la maison est alors divisée en trois appartements. Serra de Martinez réalisera d’autres travaux comme la construction d’une chapelle privée dans le jardin et la clôture du terrain par une longue grille reprenant de façon presque démesurée le motif au palmier du portail originel.

 

Ce cliché pris en 1932 montre la propriété au maximum de son développement avec la maison dédoublée au fond, l’arche de la chute d’eau dans le jardin, la chapelle en rotonde (bientôt convertie en établissement thermal) et la grille au motif de feuille de palmier, étendue tout au long de la rue. © Institut Amatller d’Art Hispànic.

Ce cliché pris en 1932 montre la propriété au maximum de son développement avec la maison dédoublée au fond, l’arche de la chute d’eau dans le jardin, la chapelle en rotonde (bientôt convertie en établissement thermal) et la grille au motif de feuille de palmier, étendue tout au long de la rue. © Institut Amatller d’Art Hispànic.

Au cours des décennies suivantes plusieurs altérations comme le lotissement d’une grande partie du jardin, entraînant la perte de la chute d’eau et de l’ancienne chapelle, ont modifié sa perception.

Restée en mains privées pendant 130 ans, classée monument historique dès 1969, la Casa Vicens offrait parfois aux touristes la possibilité d’entrer dans la propriété pour admirer les extérieurs, mais très peu d’amateurs avaient eu le privilège de pénétrer dans la maison. En 1990, quelques restaurations des intérieurs ont été menées, sans pouvoir toujours retrouver les états d’origine. Classée au Patrimoine Mondial de l’Unesco en 2005, la maison a finalement été acquise par le groupe bancaire Morabanc en 2014 qui a décidé de lui redonner son éclat originel et de mener conjointement un projet muséal. Les travaux en cours devraient se terminer cet automne avec une ouverture prévue à l’automne 2017.

 

La façade sur rue de la Casa Vicens en cours de restauration. Coll. part.

La façade sur rue de la Casa Vicens en cours de restauration. Coll. part.

Le projet prôné par le groupe Morabanc est celui d’un « mécénat durable » qui prévoit un équilibre financier à terme, sans l’urgence et l’intensité commerciale que l’on ressent à la visite de la Casa Batlló ou — dans une moindre mesure — de la Sagrada Familia. C’est dans le vaste sous-sol que sera logé l’activité de librairie alors qu’un espace de restauration sera aménagé en mitoyen au niveau du jardin. Le flux des visiteurs sera régulé par un système de pré-achat des tickets d’entrée sur rendez-vous.

La partie historique de la maison fait donc l’objet de restaurations très soigneuses, conseillées par un groupe multidisciplinaire de spécialistes de Gaudí, composé d’historiens, de restaurateurs et de maîtres-artisans et validées par les instances de conservation du patrimoine. Elles visent à s’approcher le plus possible de l’état d’origine et concernent aussi bien l’extérieur où les carreaux de céramique ont été changés à l’identique, que les décors intérieurs où des analyses stratigraphiques ont permis de retrouver les colorations intenses voulues par Gaudì.

 

Le fumoir. État avant restauration : les alvéoles du plafond en carton-pâte avaient été repeintes en doré. © Casavicens.org.

Le fumoir. État avant restauration : les alvéoles du plafond en papier mâché avaient été repeintes en doré. © Casavicens.org.

 

La couleur originelle de ces alvéoles en carton-pâte était en réalité un bleu profond. Coll. Part.

La couleur originelle de ces alvéoles en papier mâché était en réalité un bleu profond. Coll. Part.

 

Restauration en cours du plafond du fumoir. © Casavicens.org.

Restauration en cours du plafond du fumoir. © Casavicens.org.

 

Restauration en cours du plafond du fumoir. © Casavicens.org.

Restauration en cours du plafond du fumoir. © Casavicens.org

 

L’espace muséal

En revanche, le fait que la partie droite de la maison ne doit rien à Gaudì et n’a jamais possédé d’aménagements remarquables offrait la possibilité de la modifier intérieurement pour accueillir un espace muséal dédié à l’histoire de la maison mais aussi à un concept très intéressant dans ce cas particulier : la première réalisation significative d’architectes contemporains. Pour Hector Guimard, c’est l’hôtel Jassedé (1893) qui a été sélectionné.

 

Façade sur rue de l’Hôtel Jassedé, rue Chardon Lagache. Hector Guimard, 1893. Photo Olivier Bost.

Façade sur rue de l’hôtel Jassedé, rue Chardon Lagache. Hector Guimard, 1893. Photo Olivier Bost.

 

Façade arrière de l’Hôtel Jassedé, rue Chardon Lagache. Hector Guimard, 1893. Coll. part.

Façade arrière de l’hôtel Jassedé, rue Chardon Lagache. Hector Guimard, 1893. Coll. part.

 

Le choix de cette construction de Guimard est tout à fait judicieux dans la mesure où il s’agit d’un chantier assez similaire à celui de la Casa Vicens : une maison mono familiale située en périphérie d’une grande agglomération, mitoyenne sur un côté, dotée d’une façade sur rue et pourvue d’un jardin. D’autres similitudes se remarquent d’emblée : la présence des céramiques murales qui renforcent la polychromie des façades et une ferronnerie inventive obtenue par transformation de produits industriels. Même le simple grillage est utilisé par les deux architectes alors qu’il est habituellement méprisé par leurs contemporains.

 

Garde-corps en fonte et grillage de la Casa Vicens. Antonì Gaudì, 1883-1885. Coll. part.

Garde-corps en fonte et grillage de la Casa Vicens. Antonì Gaudì, 1883-1885. Coll. part.

 

Garde-corps en fonte au niveau des chéneaux de l’immeuble Louis Jassedé, 120 avenue de Versailles. Hector Guimard, 1903. Coll. part.

Garde-corps en fonte au niveau des chéneaux de l’immeuble Louis Jassedé, 120 avenue de Versailles. Hector Guimard, 1903. Coll. part.

 

Balustrade garnie de grillage de l’escalier de l’immeuble Louis Jassedé, 120 avenue de Versailles. Hector Guimard, 1903. Coll. part.

Balustrade garnie de grillage de l’escalier de l’immeuble Louis Jassedé, 120 avenue de Versailles. Hector Guimard, 1903. Coll. part.

 

Garde-corps en grillage dans le patio de la Casa Batlló. Antonì Gaudì, 1904-1906. Coll. part.

 

Dans les cas de la Casa Vicens et de l’hôtel Jassedé, l’appartenance du client à la moyenne bourgeoisie oblige les architectes à recourir à des matériaux économiques de substitution comme le staff, le sgraffite ou la céramique, préférés à des matériaux plus coûteux comme le marbre ou la pierre. Pour la Casa Vicens, Gaudì a placé des décors en papier mâché peints aux plafonds de l’étage noble. Pour ce faire il a fourni des modèles personnels au fabricant Hermenegild Miralles — en 1901, Gaudì construira le portail de la propriété Miralles dans la banlieue de Barcelone, non loin des écuries Güell, toujours visible aujourd’hui —, qui développait alors ce nouveau matériau décoratif à Barcelone. Cette démarche préfigure celle de Guimard, toujours à la recherche de matériaux économiques, anciens comme la fonte ou nouveaux comme le fibrocortchoïna, la pierre de verre Garchey ou le lincrusta Walton, tous aptes à recevoir l’empreinte du « Style Guimard » et dont les produits pourront être ensuite commercialisés. Enfin, ces deux maisons témoignent chacune, à dix ans de distance, de l’impatience de deux architectes utilisant encore un vocabulaire architectural historique — pour l’un le style néo-mudéjar, pour l’autre le style néo-gothique — tout en le dépassant, alors que leur style personnel est sur le point d’éclore.

 

Le Cercle Guimard a été sollicité il y a plusieurs mois pour fournir des documents anciens ainsi que des photographies actuelles afin de réaliser une maquette de l’hôtel Jassedé qui sera exposée dans l’espace muséal. Nous avons très volontiers répondu à cette demande et noué une relation cordiale avec l’équipe s’occupant du projet barcelonais. Les congés d’été ont été l’occasion d’une visite sur place où nous avons été très aimablement et longuement reçus par Mercedes Mora et Joan Abellà qui nous ont détaillé leur projet et se sont informés sur nos activités parisiennes.

 

Visite de la maison avec Mercedes Mora (au centre) et Joan Abellà (à droite).

Visite de la maison avec Mercedes Mora (au centre) et Joan Abellà (à droite).

 

Sur le terrasse en toit de la partie 1925, Mercedes Mora et le trésorier du Cercle Guimard.

Sur le terrasse en toit de la partie 1925, Mercedes Mora et le trésorier du Cercle Guimard.

 

F. D.

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